Communiqué Gilets jaunes

Un mouvement de colère comme on n’en a pas vu depuis longtemps en France est apparu il y a plusieurs semaines, désorientant totalement le pouvoir étatique.

Il est compréhensible et légitime face à la violence sociale subie; la diversité de ses acteurs est le symptôme du degré de ras-le-bol auquel ont mené les politiques successives d’austérité plus ou moins maquillée.

Cette révolte, même si elle est spectaculaire, ne fait que s’ajouter aux derniers mouvements sociaux en cours ici et là : hôpitaux, SNCF, facs, lycées, etc.

La principale caractéristique de ce mouvement est son rejet de la représentation politicienne et a fortiori des leaders autoproclamés.

Sur les ronds-points occupés s’inventent de nouveaux modes de socialisation.

Les anarchistes ne peuvent qu’approuver une attitude qui est la leur depuis toujours. Cependant, la révolte est vaine si elle n’est suivie de propositions. Celles-ci existent, comme par exemple à Saint-Nazaire ou Commercy, et même si elles ne satisfont pas pleinement des anarchistes, elles méritent d’être soutenues tant qu’elles vont dans le sens de l’émancipation.

Nous tenons à dénoncer et condamner les très nombreuses violences répressives de l’État (arrestations arbitraires, comparutions immédiates, mutilations dues aux tirs de flash-ball et d’autres armes offensives policières, etc) comme seules réponses aux contestations.

La victoire de ce mouvement ne sera pas la dissolution de l’Assemblée nationale (surtout pour y installer des démagogues/populistes et/ou nationalistes qui eux-mêmes ne tolèreraient pas de telles manifestations) mais sa mise hors d’état de nuire par l’instauration de l’autogestion et du fédéralisme libertaire.

Fédération Anarchiste